Sous le titre «Un approvisionnement énergétique sûr pour aujourd’hui et demain», quelque 150 invités issus du secteur pétrolier se sont réunis le 28 octobre à l’occasion de la journée annuelle de la branche organisée par Avenergy Suisse. Le point culminant de l’événement, qui s’est déroulé comme le veut la tradition au restaurant Metropol à Zurich, a été l’exposé du conseiller fédéral Albert Rösti. Avec son tour d’horizon de la politique énergétique suisse et de la sécurité d’approvisionnement dans le cadre de la transition énergétique, le ministre de l’énergie a su captiver l’attention des participants. Dès le matin, de nombreux projets de recherche soutenus par Avenergy Suisse pour le développement et la commercialisation de nouvelles technologies de mobilité ont été présentés. De nombreuses brèves présentations, notamment par des représentants de l’EMPA, de la Haute école spécialisée de Suisse orientale ou de l’ETH, ont offert aux invités un aperçu intéressant de l’avenir de la mobilité.
La journée de la branche a été complétée par la présentation de deux études: tout d’abord, Ueli Bamert, responsable de la communication chez Avenergy, a présenté les résultats d’une analyse des médias sur la couverture médiatique de la branche; celle-ci a révélé que les énergies fossiles ne sont plus présentées dans les médias comme un pilier de l’approvisionnement énergétique, mais seulement comme quelque chose qui doit être supprimé. Le politologue Michael Herrmann a ensuite présenté l’étude «Objectifs énergétiques de la Suisse» réalisée par son entreprise Sotomo pour le compte d’Avenergy Suisse. Ce sondage représentatif brosse un tableau intéressant de l’opinion de la population sur la transition énergétique et de ce qu’elle pense du pétrole comme source d’énergie. Les résultats des deux études ont ensuite été examinés dans le cadre d’une discussion animée entre le conseiller national UDC Gregor Rutz, le publiciste Matthias Ackeret et le journaliste du Tages-Anzeiger Cyrill Pinto. Comme toujours, le modérateur Reto Brennwald a mené avec brio cette journée de la branche.
Une majorité de Suissesses et de Suisses soutient l’objectif de ramener à zéro les émissions nettes d’ici 2050, mais une majorité encore plus nette ne pense pas que cet objectif est réalisable. Une étude récente, «Objectifs énergétiques de la Suisse», met en lumière les positions de la population en matière de protection du climat, de choix des sources d’énergie pour l’avenir et d’attentes quant aux comportements respectueux du climat.
Avec la loi sur le climat et l’innovation adoptée en août 2023, la Suisse s’est engagée dans la transition énergétique et vise la neutralité carbone à l’échéance 2050. Pour y parvenir, le soutien de la population est indispensable. Or, un sondage représentatif réalisé par l’institut Sotomo pour le compte d’Avenergy Suisse révèle que la population estime que ces objectifs sont irréalistes: une grande majorité (85 %) est d’avis que l’objectif zéro émissions nettes en 2050 ne pourra pas être atteint. Toutefois, 61% des personnes interrogées pensent que cet objectif doit être maintenu, et que les avancées technologiques seront décisives pour aller vers la neutralité climatique: 89% les voient comme un facteur-clé dans la lutte contre le changement climatique. Quant aux mesures concrètes, 71% des personnes interrogées souscrivent au développement des énergies renouvelables. Il faut encore relever qu’une bonne moitié de la population suisse conditionne son soutien à l’objectif zéro émissions nettes à un engagement équivalent de la part d’autres pays fortement émetteurs.
L’engagement personnel: oui, mais…
La population suisse reste globalement peu encline à changer de mode de vie: un peu plus de la moitié des personnes interrogées (53%) est prête à adapter ses habitudes à la protection du climat. Une proportion analogue (52%) de personnes acceptent de payer plus cher l’énergie issue de sources renouvelables, ce que 46% refusent. Enfin, la moitié des personnes interrogées (50%) estime que la transition énergétique aura un impact négatif sur la prospérité de la Suisse.
Une majorité estime que les médias se montrent moralisateurs
Le débat sur les changements climatiques divise la population: alors que 40% des personnes interrogées considèrent qu’il tend à en minimiser la portée, une faible majorité (53%) estime qu’il a tendance à l’exagérer. Quant à la couverture médiatique des questions climatiques, elle est loin de faire l’unanimité: 60% pensent qu’elle est moralisatrice, alors qu’un peu plus d’un tiers (35%) des personnes interrogées trouvent que les médias font preuve d’objectivité. Même chez celles et ceux qui soutiennent les mesures visant à combattre le dérèglement climatique, 44% estiment que les médias adoptent un ton moralisateur.
Sans pétrole, le tournant énergétique ne se fera pas
L’étude a également examiné le rôle et l’importance des énergies dans l’approvisionnement actuel et futur du pays. Pour l’heure, la Suisse reste très dépendante du pétrole et du gaz: en 2024, plus de la moitié de sa consommation finale est d’origine fossile, dont 46% pour les seuls produits pétroliers. L’étude révèle que la population n’a pas conscience de ces ordres de grandeur: en moyenne, les personnes interrogées estiment qu’aujourd’hui, le pétrole ne couvre qu’un quart (26%) de la consommation totale d’énergie. Or, alors même que ces proportions ne sont pas correctement appréhendées, la majorité (56%) estime que les énergies fossiles ne peuvent pas être totalement substituées par les énergies renouvelables pour l’instant. Il est intéressant de noter que deux tiers (66%) des personnes interrogées partagent l’avis selon lequel la vie publique serait aujourd’hui largement paralysée sans les énergies fossiles.
«Les résultats de notre enquête montrent que la population appelle de ses vœux et même demande une transition de l’approvisionnement énergétique de la Suisse vers les énergies renouvelables», résume Michael Hermann, directeur général de Sotomo. Elle voit dans l’hydroélectricité, le solaire et le nucléaire les piliers du système énergétique du futur. En même temps, la population estime que les énergies fossiles auront encore toute leur place dans l’approvisionnement énergétique de la Suisse en 2050. Car selon M. Hermann, «la population ne pense pas que l’objectif zéro émissions nettes pourra être entièrement atteint. En bonne logique, elle en arrive donc à la conclusion que les combustibles et carburants fossiles seront toujours indispensables en 2050.»
Au total, 1887 personnes ont été interrogées entre le 20 août et le 3 septembre 2025 dans le cadre de cette étude. Les résultats sont représentatifs de la population résidante germanophone et francophone de Suisse âgée de 18 ans et plus.
L’étude peut être téléchargée sur le site web d’Avenergy via le lien suivant: Lien
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Ueli Bamert | Responsable Communication et Politique
Avenergy Suisse | Spitalgasse 5, 8001 Zurich
T : +41 44 218 50 10 | M : +41 79 742 60 21
La semaine dernière, les prix du pétrole ont connu une reprise soudaine après avoir atteint leur plus bas niveau en cinq mois, lorsque les États-Unis ont ajouté les deux plus grands groupes énergétiques russes, Lukoil et Rosneft, à leur liste de sanctions. En réponse, le Brent a augmenté de près de 8%.